Première cause de mortalité chez les sujets de moins de 40 ans, la traumatologie reste un enjeu de santé publique avec une morbidité majeure. L’incidence des traumatismes crâniens est en nette élévation, notamment en raison de l’utilisation accrue des véhicules dans les pays en voie de développement
Les patients ayant une lésion traumatique cérébrale, en raison de plusieurs changements dans leur homéostasie, sont particulièrement susceptibles de contracter des infections et de développer un sepsis, entraînant des lésions secondaires responsables de l’augmentation du taux de la morbimortalité
Il s’agit d’une
Les variables suivantes ont été étudiées : l’âge, le sexe, l’étiologie du traumatisme crânien, et les antécédents des patients, score de Glasgow, taille et réactivité des pupilles, convulsions, signes de focalisation, tension artérielle, fréquence cardiaque, plaie crâniocérébrale, épistaxis, otorragie et otorrhée, les données de l’imagerie cérébrale, la ventilation mécanique, la durée moyenne de la ventilation mécanique, le recours à la trachéotomie, le cathétérisme central, les recours aux drogues vasoactives, le sondage vésical, l’antibiothérapie préalable, le traitement neurochirurgical
Durant la période d’étude 160 cas ont été colligé ; L’âge moyen de nos patients était 38,7 ans avec des extrêmes allant de 18 ans à 75 ans, On note une prédominance de sexe masculin avec un sexe ration de 5,6.
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18-20 ans |
6 |
3,75 |
21-40 ans |
98 |
61,25 |
41-60 ans |
39 |
24,38 |
> 60 ans |
17 |
10,62 |
Total |
160 |
100 |
La majorité de nos patients n’avaient aucun antécédent (78,75%), les comorbidités étaient dominés par le diabète et l’hypertension artérielle. Les Accidents de la voie publique étaient la cause principale du traumatisme crânien grave avec une fréquence de 67,50% suivis par des chutes d’une hauteur avec réception sur le crâne (22,50%).
Le GCS moyen de nos patients était de 6,15 avec des extrêmes allant de 3 à 8. Parmi nos patients, 48(30%) avaient une anisocorie et 20(12,50%) étaient admis en mydriase bilatérale. 15,23% des patients avaient des signes de focalisation (hémiplégie, hémiparésie) à l’admission. La pression artérielle était normale à l’admission chez la majorité de nos patients. 20 de nos patients avaient une plaie crânio – cérébrale soit 12,50%, 5% avaient présenté soit une épistaxis, une otorragie ou une otorrhée. Les lésions cérébrales représentées par les contusions hémorragiques, et l’œdème cérébral étaient plus fréquentes que les lésions osseuses (fractures et embarrures), l’hémorragie méningée était la lésion hémorragique la plus fréquente, suivie par l’hématome sous dural. Tous les patients avaient eu recours à la ventilation mécanique, au cathétérisme central et au sondage vésical. L’antibioprophylaxie préalable avait été administrée chez 30,62% de nos patients, les drogues vasoactives chez 34,37% et 41,25% de nos patients avaient été trachéotomisés durant leur séjour en réanimation.
Traitement |
Nombre de patients |
Pourcentage(%) |
Ventilation mécanique + Sédation |
160 |
100 |
Trachéotomie |
66 |
41,25 |
Cathétérisme central |
160 |
100 |
Drogues vasoactives |
55 |
34,37 |
Sondage vésicale |
160 |
100 |
Antibioprophylaxie |
49 |
30,62 |
52% de nos patients étaient traités chirurgicalement (Evacuation d’hématome sous dural, évacuation hématome extra dural, Levée d’embarrure, craniectomie decompressive, drainage ventriculaire externe).
Durant leur séjour en réanimation, 97 (60,62%) de nos patients avaient présentés un ou plusieurs épisodes d’état septique (sepsis, sepsis sévère, choc septique). Un prélèvement avec bactériologique a été réalisé chez tous les patients, un ou plusieurs germes peuvent être retrouvés chez le même malade.
La localisation pulmonaire des états septiques était la plus fréquente (58,76%) suivie par la localisation systémique (15,46%), puis la méningites et Ventriculites (12,37%).
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57 |
58,76 |
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15 |
15,46 |
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12 |
12,37 |
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5 |
5,15 |
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8 |
8,24 |
Les germes isolés sont dominés par l’Acinetobacter Baumannii (42,96%) suivi de Klebsiella
Tous les patients avaient bénéficié d’une antibiothérapie soit probabiliste puis adaptée en fonction des résultats bactériologiques.
La durée moyenne de séjour était de 28,25 jours avec des extrêmes allant de 5 à 102 jours. La durée de séjour chez le groupe infecté était nettement supérieure à celle du groupe non infecté ; la mortalité globale de nos patients était de 67,75%. Parmi les 97 patients ayant présentés un état septique 72 patients étaient décédés soit un taux de mortalité de 74,22%.
Après une analyse analytique entre le groupe des patients ayant développés un état septique et le groupe des patients sans état septique, aucune difference significative n’avait été relevé en termes d’âge, en termes de sexe, en termes des comorbidités, en termes de lésions cérébrales entre les 2 groupes.
La durée moyenne de la ventilation mécanique est un facteur influençant les états septiques dans notre étude (P < 0,0001). La trachéotomie est considérée comme un facteur influençant les états septiques (P<0,02), L’antibiothérapie préalable constitue un facteur influençant les états septiques (P<0,009). La différence en termes de mortalité est significative entre les deux groupes, la survenue d’un état septique avait une influence significative sur la durée de séjour et la mortalité des traumatisés crâniens graves isolés (P = 0,003).
Dans notre série, 160 patients ont été colligés. L’âge moyen de nos patients était 38,7 ans avec des extrêmes allant de 18 ans à 75 ans. Ceci montre que les jeunes sont plus exposés à faire de traumatisme crânien grave à cause des accidents des voies publiques. Notre résultat est supérieur à celui de
Les Accidents de la voie publique étaient la cause principale du traumatisme crânien grave isolé dans notre série avec une fréquence de 67,50%. Ceci est similaire aux résultats de
Dans notre étude, l’antibiothérapie préalable a été systématique en cas d’intervention chirurgicale ou plaie crâniocérébrale. L’antibioprophylaxie ne modifie pas la durée de séjour ni le taux de mortalité. Dans notre étude, l’intervention neurochirurgicale était un facteur influençant la survenue d’état septique.
Durant leur séjour en réanimation 60,62% de nos patients avaient présentés un état septique, ce taux est proche de celui de
Dans notre étude les germes isolés étaient dominés par l’Acinetobacter Baumannii (42,96%) et Klebsiella Pneumonia (16,40%), puis le Pseudomonas aerugenosa (13,28%) ; tous nos patients avaient bénéficié d’une antibiothérapie. La précocité et la qualité de l’antibiothérapie sont des éléments majeurs du pronostic des états septiques graves. Le choix du traitement antibiotique est fonction du mode de l’acquisition de l’infection, du foyer infectieux présumé, de la pharmacodynamie des molécules utilisées et des risques d’intolérance prévisible. Le traitement doit être réévalué dès réception des premiers résultats
Dans la série Grecque,
La différence en termes de mortalité est significative entre les deux groupes, la survenue d’un état septique avait une influence significative sur la durée de séjour et la mortalité des traumatisés crâniens graves (P = 0,003).
Les patients ayant une lésion traumatique cérébrale sont particulièrement susceptibles de contracter des infections et de développer un état septique, entraînant des lésions secondaires responsables de l’augmentation du taux de la morbimortalité. Les facteurs favorisants sont multiples, liés aux conditions géographiques, aux malades et aux gestes invasifs. La survenue des complications infectieuses a un impact sur la durée des séjours et la mortalité des traumatisés crâniens grave en réanimation.